A l'instar du e-business et des batailles des géants de la surcapitalisation, le m-business excite les convoitises. Tous les acteurs, fabricants de terminaux, opérateurs, éditeurs d'applications et de services, intégrateurs, se préparent.
Si l'activité est fébrile, elle n'en est pas moins prudente. Le Wap, cet ensemble de protocoles permettant de transporter et de présenter des informations, des serveurs aux périphériques mobiles, ne fait pas l'unanimité. Ses faibles capacités d'affichage, son débit limité, sont adaptés aux téléphones potables actuels. C'est bien là que le bas blesse, à la fois pour les éditeurs qui doivent sérieusement « alléger » leurs services et pour la construction du wap-modèle économique, qui pourrait faire appel à une taxation de type kiosque, en effet, où mettre le bandeau de publicité ?
Avec 600 millions d'abonnés prévus pour 2004, le gâteau du mobile est grand. Pourtant, les premières estimations de vente des terminaux Wap sont prudentes : 13% en 2000 et 30% en 2001 selon Microsoft.
Parallèlement, les opérateurs, SFR et Itinéris, démarrent dés cet été le déploiement du GPRS, Bouygues arrivera sur ce marché en 2001. Le GPRS offrira 30kbits cette année, plus en 2001, le maximum théorique étant de 171kbits ; alors que la majorité des internautes travaillent en moyenne, encore à 40Kbits à la maison, c'est bien tentant, en attendant l'UMTS. On peut s'attendre à ce que cette annonce n'aide pas à la diffusion du million de coffrets wap prévus d'ici la fin de l'année par les deux opérateurs.
Le GPRS arrive avec un coût de déploiement limité. Les estimations des opérateurs s'échelonnent de 500 millions de francs à 1 milliard de Francs pour Bouygues, dont le réseau est plus dense. Comment ne pas résister face à ces performances.
Le contenu va pouvoir s'enrichir, être plus proche de l'existant (web), à condition de faire évoluer les terminaux.
De ce côté de l'offre, le téléphone pourrait rester un téléphone et laisser la place aux assistants portables. Le Palm pilot s'ouvre vers le GSM grâce à l'infra-rouge afin de tirer parti du portail américain Palm.net en attirant la clientèle européenne. Un portail, certes propriétaire avec le principe du Web-Clipping, mais orienté vers le chargement d'applications actuellement développées par les acteurs incontournables du Net (Amazon, Yahoo ou encore AOL).
Omniprésent, Microsoft peaufine son offre de pocketPC avec Windows CE, d'autres alternatives se présentent autour du système Linux ou d'EPOC.
Que leur manque-t-il pour remplacer leur précurseur ?
Une oreillette bluetooth, autant dire rien.
L'agitation a été grande à la réunion du SIG bluetooth de mois de juin. Les annonces fleurissent chez nokia, Palm Pilot, windows CE. Quelques sujets d'inquiétudes sont apparus concernant la confidentialité de la transmission et la libération de la bande radio 2,4Ghz par l'armée française. Si la première trouvera des réponses techniques avec, par exemple WTLS, pour la deuxième la réponse est oui, mais quand ?
Dans ces années d'émergence technologique très rapide, les stratèges paraissent plus suivre que guider, les challenges que les sociétés font sur les nouveaux marchés. Les opérateurs envisagent ainsi, le wap comme un galop d'essais, leur permettant de se faire la main sur le marketing des services. En espérant bien sûr, que les usagers, hors des aficionados technoïdes, ne seront pas rebutés par la limitation des quelques lignes d'affichage, la lenteur des communications et la pauvreté des services.
Le WAP est mort, vive l'Internet mobile !
Ce pourrait être le refrain de l'été.
L'alternative existe avec CHTML, un dérivé du HTML compressé, sur un transport paquet, un peu comme....IP. Il suffisait d'y penser. C'est le choix fait par NTT au Japon sur une technologie Docomo qui a fait déjà 7 millions d'adeptes. Les Américains semblent en position d'attente, mais leur préférence ne s'appelle pas WAP.
Le marché du WAP téléphonique, pourrait être celui de l'entreprise, de son Intranet et de la communication avec ses nomades.Les éditeurs de logiciels s'en occupent, IBM avec MQSeries, Viventus pour FileMaker PRO, HAHT5.0, nokia pour Domino, tous proposent des passerelles permettant d'extraire des informations des bases de données citées et des les présenter en WML, prêtes à être diffusées à la demande.Vous parlez VoxML, WML, HTML,CHTML, HDML ? Peu importe, toutes ces déclinaisons des Markup Langages font des heureux : les promoteurs du langage XML. Ils voient là, l'occasion de restructurer le système d'information de l'entreprise. Les plus importantes, en veille depuis longtemps, ont commencé cette tâche. Les autres attendaient l'arrivée des outils permettant réellement l'intégration de cette technologie dans le système d'information. Le couple XML-XSL semble répondre aux multiples attentes : échange des informations, entre éditeurs, avec l'aide d'une description plus standard, l'idéal pour le commerce B to B, sans oublier la transcription des informations en fonction des lecteurs : HTML pour le WEB, WML pour le WAP. SUN présente son compilateur XSLT et en fait don à la fondation Apache, Websphère d'IBM édite et publie, wokup en France traduit mémorise l'existant et le restitue en prenant en compte le périphérique de présentation.
A en croire le fabricant de terminaux Ericsson, elle inquiète. Le marché du mobile a été financé par les opérateurs, les usagers du téléphone fixe, pour la France. Le remplacement des périphériques, pour tirer parti du WAP, puis du GPRS et enfin de l'UMTS pourrait bien être cofinancé par les fabricants de terminaux.
L'usager, qui va aussi commencer à payer son terminal, aura sans doute le dernier mot en adhérant ou non aux différentes solutions techniques.
Coté service, en effet, le bouquet tient dans la main : météo (min., max., nuageux), circulation (périphérique saturé), finance le CAC40 en hausse. Mais ce n'est que l'aube d'un avenir plein de promesses : le portail vizzavi de SFR, la bourse des vols, le loueur Hertz, les messageries instantanées, la vidéo en streaming avec realaudio sur nokia, les éditeurs se positionnent pour prendre le pouls de ce marché naissant.
Enfin, les Paganinis du clavier pourront s'entraîner pour saisir leur URL préférées et leur multiples codes confidentiels. A moins qu'ils n'adoptent le système de reconnaissance vocale et de WEB parlant proposé par 3 jeunes pousses de la Silicon valley. Be Vocal, Tell Me, Quack, qui adaptent le contenu des sites Web existant et hébergent les sites parlant.
Le téléphone reprendrait alors tout son sens.