L'été est bien arrivé, après l'excitation des forums du printemps, la scène du portable est occupée par les offres de services Toobo, Clust, Kelkoo déclinent leurs sites de commerce électronique sur le wap, le M-commerce se prépare. MyphoneBook fait la jonction des mondes avec un carnet d'adresse global : wap, web, et Palm Pilot. L'éditeur de musique EMI se fait la main, en proposant en téléchargement 100 albums et 200 simples au format MP3 et Media Player. Une façon de tester le marché avant l'écoute pay & play en ligne sur son portable.
Le monopoly mondial se construit. IBM investit 1 milliard de Dollars sur deux ans dans l'Internet mobile. Au programme 2500 embauches, quelques acquisitions et une grande campagne de partenariats.
L'américain Seagull propose des passerelles pour interfacer les applications AS/400 et 390 avec les terminaux HTML, XML et java.
Le suédois Ericsson propose, pour sa part, une offre qui se veut globale pour les opérateurs ou les entreprises souhaitant pratiquer l'Internet mobile. Un environnement de développement, un serveur d'application WAP, une passerelle WAP-WML-HTML, et grâce à une alliance avec BroadVision, une offre de personnalisation CRM (Custom Relationship Management), indispensable au commerce électronique.
Le géant de Redmond se réveille aussi. Microsoft se positionne très fortement sur le sans-fil avec deux spécifications :
feature phone, dédiée à la téléphonie et à l'accès Internet textuel,
smart phone, plus orienté PDA, accès Internet plus classique et riche et téléphonie.
Samsung et Sony ont déjà acquis les licences et intègrent le système et le micro-browsers dans leurs produits respectifs. La version 2 du micro-browser intégrera la technique « Type in Line » de recherche sur le web en langage naturel.
Microsoft, toujours, annonce Airstream, une plate-forme basée sur Windows 2000 qui permet aux périphériques sans-fil d'accéder aux applications et aux données d'entreprise à travers le réseau Internet global ou l'Intranet.
Quatre serveurs et transcodeurs d'information pour le web à l'essai : Aether, AvantGo, IBM, Everypath.
trop cher,
peu pratique, avec uniquement 4 lignes visibles,
peu utile, des services sont appauvris par l'affichage,
propriétaire, le wap-forum fait l'objet des principales critiques de l'IETF,
Les critiques les plus sévères proviennent bien sûr des Etats Unis qui pour une fois, ne maîtrisent pas la technique et le marché du WAP. Jusqu'à présent, attentistes, les premiers mouvements apparaissent, aux Etats-Unis, autour d'un accord AOL-NTT DocoMo sur du système I-mode qui respecte mieux le standard HTML.
Mais ne nous égarons pas, le principal reproche du WAP n'est pas le WAP, mais le terminal. Passer de l'Internet fixe, c.a.d. d'un affichage 800x600 en vraies couleurs pour 4 lignes monochromes et une molette de navigation inaugure bien de la pauvreté des services à venir. Le couple téléphone/wap introduit le retour des codes à chiffres avec l'aide d'une société Anglaise Bango. Les noms de sites sont remplacés par... des numéros, précédés d'un point d'exclamation. De 3 à 50 chiffres, c'est le "Bango Number". Est-ce une avancée dans l'interface homme machine lorsque l'on parle de langage naturel, lorsque IBM, présente WorkPad, son assistant à reconnaissance vocale.
Le faible débit actuel (9600 bds) évoluera avec le GPRS, en déploiement actuellement chez Itinéris et SFR, en 2001 pour Bouygues-Tel. Mais il semble que cet apport se fera avec une restriction sur la mobilité, (pas dans le TGV) et la capillarité. Un service qui sera sans doute « réservé » par force aux citadins.
La boucle locale radio attise aussi les appétits, Sprint va offrir des accès à 56K dés cet été, mais où ? La, compagnie prépare aussi une offre d'accès Internet à haut débit : un VPN 256Kbits en montée et 2Mbits en descente pour 40$ par mois. Un appétit sélectif, en France, les boucle locale radio de l'Auvergne, la Corse, la Franche-Comté et le Limousin. Les opérateurs Siris et Completel ont retiré leur proposition. L'Auvergne et la Corse sont beaucoup moins attractives pour les opérateurs et se retrouvent désormais sans opérateurs.
La France rejoint les pays qui accéderont à la modernité. Un ouf de soulagement vient de se faire entendre, avec la décision du ministère de la défense et de l'Agence Nationale des Fréquences de libérer la bande des 2,4 Ghz pour BlueTooth. Les services qui l'utilisaient émigreront vers les fréquences 2025 Mhz à 2290 Mhz. L'Agence prépare les textes de réaffectation qui seront présentés au premier ministre.
Le marché est estimé à 1,4 milliard d'unité en 2005. Même si les premiers produits doivent arriver à la fin de cette année, il reste des efforts à réaliser pour faire baisser le prix du composant et assurer son adoption par le publique.
BlueTooth et le téléphone mobile seront-ils plombés par les affaires de santé publique ?
Si l'on en croit l'exemple de l'industrie du tabac, il faudra plus qu'une mention : « Attention ce produit nuit à la santé » pour que les ventes ralentissent. Néanmoins, cet avertissement est à l'étude aux Etats-Unis, en attendant que les scientifiques aient un avis plus précis sur la dangerosité des radiations de ces appareils.
La baisse du marché viendra plutôt de la pénurie des composants, Alcatel révise ses prévisions de production de 25 à 20 millions d'unité et Ericsson de 70 à 45 millions.
Le téléphone mobile n'est pas encore jetable !