L'arroseur arrosé, tel pourrait être l'intitulé du chapitre qui a vu la distribution des licences UMTS dans les pays membres de la communauté européenne. Tout a commencé en Angleterre avec des enchères qui ont initié le mouvement, confirmé ensuite par les sommets des coûts des licences en Allemagne. L'euphorie de la reprise et l'engouement pour les nouvelles technologies en bourse, malgré les crises du Nasdaq et du secteur TMT à la bourse de Paris, a donné quelques idées aux gouvernements : « puisque la vache profite, allons la traire ». Las, il n'aura fallut que quelques mois pour voire les premières failles apparaîtrent dans ce beau montage, qui permettait de récupérer par avance des recettes fiscales importantes.
Les premiers indices ont vu le jour en Italie avec la désaffection du consortium Blue, puis en Autriche qui a du interrompre le processus des enchères qui piétinait. Maintenant, c'est au tour de la Suisse, qui attirait bien des convoitises avec son revenu par habitant record, de se retrouver comme l'Italie avec 5 désaffections. La Pologne, retarde ses enchères afin de permettre aux opérateurs « d'être prêts ». En Hollande, le gouvernement mène une enquête sur une entente possible entre les concurrents.
Voilà, le mot est lâché, il y a une triche, partage du marché Européen par abandon, et maintient d'enchères basses.
Ne fallait-il pas s'y attendre ?
Ne fallait-il pas voire dans les sommes colossales annoncées les premières raisons instigatrices d'un coup de frein salutaire.
Les opérateurs, vont devoir payer ces taxes et ensuite le déploiement de leur réseau. Pour cela, ils vont faire appel au marché financier, il leur faudra alors beaucoup de savoir faire de conviction, alors que les instituts de notation financière commencent à revoir à la baisse les cotations des opérateurs endettés, et par enchaînement, des banques qui leur prêtent.
Ainsi, l'argent sera plus cher ou l'indépendance fragilisée.
Le marché n'en peut plus d'attendre. Mais de qui s'agit-il ?
De BlueTooth voyons, Depuis 4 ans les grandes dents bleues brillaient dans le noir, et la lumière tardait à venir. Les voilà émoussées par l'attente, sans doute, le manque de solutions abordables pour le marché grand public visé, et par la concurrence d'accès à la fréquence 2,4Ghz.
Il semble bien qu'une guerre en profondeur se soit livrée sur ce champ. IEEE gardien du standard 802.11b a dégagé le problème de concurrence dans un nouveau groupe de travail 802.15. Malgré les assurances, il y a bien incompatibilité des réseaux BlueTooth et WAN 802.11b sur le terrain. Et même si BlueTooth proclame rester sur le marché du réseau personnel, la frontière est ténue entre réseau personnel et réseau local radio. Au delà des frottements de cohabitation sur le terrain il y a aussi une volonté de prise de marché.
Mais il est difficile de suivre le marché de la mono-puce BlueTooth. L'anglais CSR affirme pouvoir fournir des puces à moins de 10$ dés 2001 (synthèse du 17 Août 2000), alors que des études n'annoncent de tels prix qu'à partir de 2002. Une attente supplémentaire qui pourrait être fatale pour le BlueTooth dans la cafetière.
On se souvient (synthèse du 17 Août 2000) de la barre de prix 10$, fixée par Palm pour introduire BlueTooth dans ses assistants. Le constructeur affichait à Barcelone une stratégie, qu'il qualifie d'agressive pour l'intégration de BlueTooth, mais il n'est pas en mesure de donner de dates de plan produits. Palm a profité de son passage à Barcelone pour annoncer l'arrivée d'une extension GPRS en fin d'année 2001.
Siemens se positionne en France pour attaquer le marché de l'UMTS. D'une part en renforçant son centre de Lannion de compétences UMTS et Internet mobile, puis en s'associant avec le Japonais NEC, pour mettre en oeuvre des réseaux commerciaux 3G en France.
Orange la filiale de France Telecom achète une partie du solde de l'opérateur suisse Orange afin de participer à la mise aux enchères des licences UMTS.
Les Etats-Unis d'Amérique mettront leurs licences UMTS aux enchères à partir de Septembre 2001.
L'opérateur Espagnol Telefonica va mettre sur le marché financier une partie (9%) de sa filiale mobile. Telefonica espère ainsi récupérer plus de 3,3 milliards d'Euros. Une opération qui avec l'arrivée d'Orange sera suivie avec attention par la communauté financière, même si les deux opérateurs apparaissent comme les plus équilibrés que ce soit en termes financiers ou en termes de positionnement européen.
GlobalStar réalise 2,5 millions $ de chiffre d'affaire et avec sa trésorerie, le réseau pourra vivre jusqu'en mai 2001. Après, il pourrait suivre le chemin tracé par son prédécesseur iridium. A moins qu'un chevalier blanc, ou un industriel, trouve une application valorisante pour ce réseau de satellites. Ce pourrait être Boeing qui propose d'installer des prises RJ45 à l'arrière des sièges de ses avions afin de permettre la connexion Ethernet et Internet grâce à deux antennes situées sur le fuselage. L'avionneur expérimente ce système aux Etats-Unis avec sa flotte d'avions et de satellites. Boeing envisage ainsi de devenir le FAI des compagnies aériennes. Mais à ce jour les plans annoncés par l'avionneur ne prévoient qu'un service réservé au nord des Etats-Unis en 2001-2002.
Il y a quelques mois le finlandais Nokia annonçait l'augmentation de la taille des messages SMS dans ces téléphones portables. Voici désormais, le complément de cette offre vers les centres de serveurs SMS. Un second souffle pour cet outil de communication asynchrone qui va pouvoir s'ouvrir à un marché plus professionnel. Enfin, si les opérateurs acceptent de gérer la qualité de service indispensable. Dans les cartons, mais pour les réseaux 3G : les SMS seront multimédia.
Nokia qui a multiplié les accords pour enrichir ses offres et positionner ses terminaux sur un marché le plus large possible annonce la nouvelle version de son communicator. Motorisé par un nouveau processeur StrongARM beaucoup plus rapide et Symbian, il aura un écran couleur. Le prix sera haut de gamme et probablement proche de celui de son concurrent Suédois le R380 d'Ericsson.
Afin de ne pas perdre haleine sur le marché des téléphone-PDA, Sagem habitué aux produits hauts de gamme, présente son WA3050. C'est une intégration d'un assistant Windows-CE et d'un téléphone. La différence vient dans le choix du GPRS comme liaison données. Cela le positionne pour l'année prochaine, le temps que les opérateurs fassent leurs premières propositions commerciales GPRS.
Ericsson qui a prévu une baisse des ventes de ses terminaux plus importante que le marché, tente de refaire surface avec le T20. Ce nouveau téléphone est activable par la parole, il surf sur le wap, vibre pour vous alerter et en plus, il donne l'heure Internet, qui en résumé est l'heure universelle exprimée en millième de jour.
Le marché se bipolarise entre Nokia et Phone.com. Microsoft n'a pas réussit encore à attirer beaucoup de constructeurs autour de son OS téléphonique, à part Sagem et Ericsson, dont la stratégie de terminaux portables manque toujours de clarté.
Serai-ce un échange de bon procédé, Nokia qui a choisit Symbian pour son nouveau Communicator à cédé son navigateur WAP au consortium Symbian.
Du côté des serveurs, Nokia omniprésent, annonce la suite Wap Nokia Activ. Elle permet de créer des services pour les entreprises et le business. Elle comprend un moteur de push, un identifieur de numéro d'appel, et une liaison, pouvant être sécurisée, Office afin de resté synchronisé avec la messagerie d'entreprise.
Websphère d'IBM se met au WML grâce à un module de transcodage.
Alors qu'Universe WAP à choisit XML pour représenter les données et gérer le multi-terminal.
Dans notre synthèse du 31 Octobre, nous annoncions les velléités de Libertysurf dans l'Internet mobile. L'attente ne fut pas longue, le fournisseur de connectivité à l'Internet propose un pack comprenant un téléphone, l'abonnement à Libertysurf et la documentation pour atteindre sa passerelle wap. L'abonnement à un opérateur reste à la discrétion du client.
En test la téléphonie sur IP par le wap. Ce sera sans doute une gageure à 9600bds mais ce peut être une bonne façon de se faire la main pour offrir de nouveaux services de téléphonie à moindre coût sur les portables et abandonner à terme le circuit virtuel des téléphonistes. Ce service est réalisé par Idial Networks mais n'est disponible qu'à travers les butineurs wap de phone.com, exit Ericsson et Nokia....
La musique intéresse du monde, Sony espère en vendre sur les terminaux I-mode et vient de passer un accord avec NTT-DocoMo. Napster, le site d'échange de fichiers musicaux MP3, a été racheté par l'éditeur allemand BMG. Un accord, sans doute aidé par son actionnaire, vient d'être trouvé : Napster va devenir payant à 4,95$ par mois. Une évolution à suivre pour tester la capacité des Internautes à se plier aux règles des puissants.
France Telecom lance le premier portail mobile d'entreprise. Avec quelques applications comme la messagerie unifiée.
NTT-DocoMo expérimente des solutions de paiement sécurisées à l'instar de nos opérateurs et autres consortium bancaires. Une bonne nouvelle dont nous déduisons, rapidement certes, que les 14 millions d'usagers du service I-mode de NTT-DocoMo ont trouvé un sens autre que l'achat à leur outils de communication. Une réflexion à entamer pour nos opérateurs qui voient en nous des dégaineurs de cartes bancaires craquant à la moindre sollicitation envoyée par push...
La société de services française Atos qui a connu quelques déboires avec sa solution de paiement sécurisé (synthèse du 31 Octobre 2000) propose une version allégée du système de clé publique et privée. LPKI est une solution de clés auto certifiantes. Et si je vous dis que cela fonctionne avec une carte à puce, vous me répondrez : original. La solution fonctionne avec le logiciel Securicam et l'encarteur Schlumberger.
Vericom propose un kit de gestion de clés PKI pour les étourdis et contre le vol. La vérification de l'identité se faisant avec une carte à puce ou une biométrie digitale.
Nokia, toujours, fait évoluer sa solution de connexion WAP avec un serveur qui est aussi capable de récupérer les informations d'identification radius et cisco.
L'Internet Entrepreneurs Club (IE-Club) est un point de rencontre des acteurs de la nouvelle économie. Dans la continuité de rôle d'information et de prospective, le regroupement travaillé en coopération avec le cabinet J.P. Morgan sur les nouveaux centres d'intérêts des investisseurs face aux du marché b-to-c. On y aborde les rapports entre la mobilité et la sécurité.